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8 juillet - Cérémonie à la gloire de la Résistance et de toutes les Victimes du nazisme

Changement de programme à partir de cette
année pour cette commémoration :

Chaque commune du Canton de Graçay organise
à 10 heures sa propre manifestation pour ses
habitants, sur ses lieux de mémoire, à défaut au
monument aux morts.

A 11 heures, rassemblement central de tous les
participants à la stèle de l'Amérique à Graçay.

A 12 heures, vin d'honneur tournant dans
chacune des cinq communes du canton.

Discours de Monsieur Roger HEREL Dimanche 8 juillet 2012
à la Goubarderie, Commune de Nohant-en-Graçay

Mesdames, Messieurs, chers compagnons,

C'est toujours avec une très grande émotion, que je retrace ces événements des 7 et 8 juillet 1944.
Qui pourrait croire aujourd'hui, après 60 ans, que dans ce petit coin du Berry, dans cette ferme, sur la commune
de Nohant-en-Graçay, qu'une tragédie a eu lieu.

9 personnes payèrent de leur vie cette mémorable journée du 8 juillet 1944, 4 résistants furent tués et mutilés,
5 furent déportés. Aucun n'est revenu.

Les événements sont souvent imprévisibles, je me souviens que le soir du 7 juillet, avec 2 ou 3 copains, alors
que la nuit commençait à tomber, on chahutait, on chantait sur la margelle du puits avec Cécile, la fille de la
maison qui avait 16 ans. Rien ne nous laissait prévoir une telle tragédie, et pourtant elle eu lieu le lendemain.

Je reviens sur ces événements, il y avait eu déjà plusieurs parachutages, les nuits précédentes, moi je n'y avais
pas participé, par contre le 7 juillet au matin, j'étais à la Goubarderie.

Je vais en quelques lignes vous résumer ces événements.

Radio-Londres nous annonce, inscrivez une purge sur votre calepin 2 fois, ce code avait un rapport avec un
pharmacien de Graçay qui passait pour être un collaborateur. Les pilotes ont du avoir des difficultés pour se
repérer, car ils sont passés plusieurs fois au-dessus de Vierzon, la D.C.A. les a attaqués à chaque passage.

Les Allemands se sont bien doutés qu'il y avait des parachutages dans la région, ils ont déposé des patrouilles
un peu partout dans les environs, c'est ainsi qu'André Deschoot et Gaston Bigot, ont été pris à la Maisonfort, et
par la suite conduits à Vierzon.

La chance n'était pas avec nous pour ce parachutage, un container d'explosifs, le parachute ne s'étant pas
ouvert, est tombé dans une haie, ce qui provoqua un immense feu et des explosions, qu'on pouvait entendre de
très loin.

Les Allemands sont arrivés à la Goubarderie en fin de matinée. Beaucoup d'hypothèses ont été épiloguées à ce
sujet, ce qui est sur c'est que Maurice Nicault, Jean Secrétin, André Touzeau et Gaston Bigot ont été tués et
mutilés sur place. Léon et Yvonne Ferrier propriétaires de la ferme et leur fille Cécile, Raymond Coindreau et
Paul Cohen furent déportés en Allemagne. Aucun n'est revenu.

Je ne m'étendrai pas davantage sur ces événements. Ce jour du 8 juillet, les résistants du canton de Graçay
payèrent très cher leurs participation pour notre libération.

Croyez vous que l'on puisse oublier ces atrocités. On nous dit qu'il faut se réconcilier avec nos anciens ennemis.
Naturellement il est préférable de se donner la main que des coups de fusils, mais nous, qui avons connu
toutes ces atrocités, on peut à la rigueur pardonner, mais on ne peut pas oublier, ce serait déshonorer nos
camarades dont les noms sont incrustés sur les stèles et les monuments.

Merci de votre attention.