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Homme curieux, attentionné, fasciné par les vieilles pierres et les paysages, tel un poète, un peintre, il
façonna son potager avec passion, soigna ses abeilles, participa à toutes les manifestations locales, cultu-
relles ou ludiques.
Sa plume toujours infaillible fut sollicitée pour orchestrer "la dictée du certif" organisée par la municipa-
lité. Il était sans nul doute la mémoire vive du village. Pendant son temps de relaxation, avide historien,
il dévorait bouquins, cartes postales et tous témoignages du passé. Cette passion il la partageait au sein
de l’association des Amis de Zulma Carraud dont il était vice-président. Sa mémoire indéfectible triom-
phait des mots croisés auxquels il s’adonnait avec plaisir. Danseur confirmé, il aimait fréquenter les
thés dansants où il retrouvait ce savant mélange de convivialité rurale et citadine.
Fort de son vécu associatif d’antan, il fut vice-président puis président du foyer rural de Nohant, pendant
de nombreuses années. Il disait : "La télé, je n’aime pas, la vie ça suffit bien comme cinéma," et pourtant,
il fit acquérir au Foyer Rural la première télévision du village faisant ainsi découvrir aux habitants le
fabuleux monde de l’audiovisuel. Voulant faire partager son ouverture sur le monde extérieur avec les
nohantais, il organisa de nombreux voyages.
Ses différents métiers furent récompensés à plusieurs reprises. En 1942, lettre de félicitations de l’ins-
pection académique au titre de son activité sportive et sociale. En 1950, mention honorable, en 1966,
médaille de bronze, en 1976, médaille d’argent départementale, en 1977, chevalier des palmes acadé-
miques, en 1978, médaille d’argent de l’éducation nationale, en 1966, chevalier du mérite agricole et
enfin cité dans l’ordre national du mérite en 1986. Pour bien des années encore, resteront accrochés aux
murs de certaines habitations, diplômes, récompenses qu’il avait soigneusement écrits pour les comices
agricoles et divers concours. A Nohant, le bâtiment principal de la mairie conserve aujourd’hui une ins-
cription de l’ancienne école, à droite la mairie et sa modeste salle de conseil. Un beau jour, qui sait, le
nom de Jean Urbain pourrait presque apparaître tant il est inscrit en ces murs. Le village, le conseil mu-
nicipal et moi-même adressons à ses enfants et à ses six petits-enfants, nos condoléances et nos plus

vives marques de sympathie. Adieu Monsieur l’ Instituteur-Paysan, on ne vous oubliera ja-

mais.

 Fin sep-                                               tembre, ses
  anciens                                                élèves se
 rendront                                                  sur sa
 tombe à                                                 Jussy le
Chaudrier
                                                        rendre un
 pour lui                                               et y dépo-
hommage
                                                          plaque
  ser une                                                  rative.
commémo-

           Sa première classe à Nohant en octobre 1951
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